Bonjour la famille voudrait que ce texte soit lu lors de la cérémonie SVP
Me semble que dans mes vœux de noël cette année, j'avais dit que j'aimerais vous voir tous bientôt mais pas pour des funérailles, faut croire que le père-noël à du mal comprendre mon message
Après avoir appris la mort de ma tante Aurore, je me suis demandée, si j'avais à écrire son éloge funèbre, mais qu'est-ce que j'aurais bien à dire ???
J'ai été proche d'elle enfant, assez proche même, mais en vieillissant, je suis partie d'ici et je ne suis jamais vraiment revenue. Et je ne suis pas la fille qui appelle, la fille qui prends le plus de nouvelle non plus. Je n'ai pas d'excuse, je ne suis juste pas comme ça...Je n'étais plus proche d'elle, mais ça ne veut pas dire que je ne l'aimais pas. Aujourd'hui je pense beaucoup à son frère à ses sœurs, on ne se le cachera pas, ils sont de moins en moins et je crois que le message est clair, chaque moments avec eux sont précieux. Pas juste avec eux, avec tous ceux qu'on aime. On ne sait pas de quoi l'avenir est fait et je ne comprends pas pourquoi on se réunis quand que l'un des notre meurt. Ça serait assez facile de se faire un party en famille une fois par an, au moins on se verrait pour une raison disons plus joyeuse, oui oui, c'est moi l'anti-sociale de service qui dit ça... J'ai 7 enfants maintenant et croyez-moi je sais à quel point les liens sont précieux et doivent être entretenus. Même si je suis pas super bonne en habiletés sociales.
Pleins de souvenirs me sont revenus en tête évidement, mais je continuais de me poser des questions, à me demander était elle heureuse. De ce que j'ai constaté, je ne suis pas certaine qu'elle l'était vraiment et je me suis demandé pourquoi ? En fait si je réfléchis bien, elle me semblait être assez seule comme femme, mais était-ce un choix ?
On ne se le cachera pas, elle avait plusieurs belles qualités, un très grand cœur mais elle était aussi très habile pour être désagréable et encore la, je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi.
Je me demandais aussi pourquoi enfant on avait elle et moi une telle affinité, une telle proximité et que ça s'est perdu en vieillissant... Et j'ai compris. Mais je n'aurais pu comprendre si je n'avais pas ces trois dernières années fait un énorme travaille sur moi même.
La vérité... C'est qu'elle était bizarre, et comment je le sais, sans porter aucun jugement je vous l'assure. Parce que je suis bizarre. Ce n'est pas qu'on avait une affinité, c'est que sans avoir besoin de le dire, on se comprenait.
J'ai toujours été bizarre, et ce n'est pas méchant, je suis comme ça et je m'assume parfaitement et le fait d'être aussi différente a fait en sorte que les personnes qui sont dans ma vie, le sont pour les bonnes raisons et m'aiment vraiment. Ca ne fait que trois ans que je m'aime en tant que femme bizarre, en tant que pas normal comme j'aime affectueusement le dire. Je ne suis pas habile avec les humains, la plupart du temps je ne les comprends pas, mon cerveau ne fonctionne pas du tout comme la plupart des humaines personnes. Maintenant je le sais, maintenant je comprends pourquoi.
Je pense que ma tante était comme ça, elle aimait les gens, mais elle ne savait pas comment s'y prendre, elle voulait tellement être aimée en retour mais comme moi, comme ma fille Camille et comme plusieurs autres humains, elle ne savait pas comment s'y prendre. Elle était mal habile mais bourrée d'amour. Et elle mérite aujourd'hui qu'on lui rende respect et honneur. Si elle avait sue, si elle aurait été habile, toute sa vie aurait été différente. Je me souviens enfant après je ne sais combien d'heure à coudre des uniformes marines, elle a pris la peine de faire un casse-tête 500 morceaux avec moi. J'avais peur de dormir seule, alors comme une maman l'aurait fait, elle m'a amener dormir avec elle dans son lit. On a fait ça plusieurs fois, et quand elle me pensait endormie, elle pleurait. Aujourd'hui je sais pourquoi.
Ma tante, je suis convaincue que tout le monde ici est d'accord avec moi, tu ne savais pas trop comment nous montrer l'amour que tu avais pour nous, et puisque tu étais différente, on ne savait pas trop comment te comprendre. Et nous non plus, on ne savait pas toujours comment t'aimer. Mais... une chose est sure, on t'aimait.
Là ou tu es, à présent, tu n'as plus besoin de te forcer à essayer de comprendre comment te comporter avec les humains, soit toi, soit un ange, aimante et bourrée des meilleures attention mais maladroite. Je t'imagine en haut, un peu comme dans les films, ou l'ange veut dont bien faire mais qu'elle se met les pieds dans les plats à répétition et on a pas le choix malgré sa maladresse de trouver cet ange bien sympathique...
Viens nous faire rire avec tes maladresses, soit toi... Je suis convaincue que si on avait compris nous aussi comment s'y prendre avec toi, on aurait pu tourner à la blague bien des cocasseries.
Soit un bel ange, soit légère, quoi que tu ais pu penser, tu étais aimée et on te rend hommage aujourd'hui. On ne t'oubliera pas comme pour Stéphane, Michel, Françoise tu continueras de vivre au travers nous.
De ta nièce aussi maladroite que toi avec les humains
Nadia Martel
- Nadia Martel, le
31 décembre 2018